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Danone et Galeries Lafayette reviennent en Chine

Les deux groupes ont décidé de revenir en Chine malgré deux expériences douloureuses. Un pari bien perçu par les investisseurs : Danone vient de lever 500 millions d’euros d’obligations dans de très bonnes conditions.

 

 

 

 

 

 

Les investisseurs mondiaux semblent s’inquiéter des derniers chiffres de croissance anticipés en Chine. La Banque Mondiale a ainsi revu le PIB chinois à la baisse pour cette année, à 7,7% contre une première estimation à 8,4%, soit sa plus faible prévision pour le pays depuis 1999. Depuis le début de l’année, ils ont d’ailleurs déjà largement réduit leur exposition sur les fonds chinois, leur préférant aujourd’hui ceux investis sur l’Amérique du Nord.

Après un échec, Danone retente sa chance

Si les investisseurs semblent faire la fine bouche envers les actifs chinois et plus largement ceux dédiés aux pays dits émergents, il n’en va pas de même des industriels qui, plus que jamais, mettent le turbo sur cette contrée. Comme en témoigne le retour sur cette zone de deux grands noms de l’industrie française, Danone et Galeries Lafayette. Le premier a récemment trouvé un accord avec l’un des leaders de l’agroalimentaire chinois, Cofco et sa filiale spécialisée sur les produits laitiers Mengniu. Grâce à cet accord, Danone s’est donné les moyens d’aller capter une clientèle encore peu familiarisée avec les produits laitiers et susceptible de croître sensiblement ces prochaines années. Un formidable challenge pour le français après deux expériences douloureuses en Chine, l’un de ses associés ayant piraté son savoir-faire pour développer ses propres produits. Danone a dû prendre toutes les garanties possibles avant de revenir à l’assaut de ce gigantesque continent. Mais en faisant ses calculs, il a effectivement compris qu’il ne pouvait se priver d’un tel marché et ce, d’autant plus qu’il ne vend actuellement que pour 25 millions d’euros de produits laitiers en Chine par an. Restera toutefois au leader français à protéger sa technologie et à profiter de la puissance du réseau de son partenaire local.

16 ouvertures prévues sur cinq ans

Le thème du retour, c’est aussi celui qu’ont choisi les Galeries Lafayette en Chine. Après une tentative infructueuse en 1997, le distributeur revient à la charge avec un programme d’ouvertures ciblées en 2013. 16 points de ventes devraient être ouverts ces cinq prochaines années grâce à l’accord de coopération signé avec le Hongkongais I.T. Car là encore, comme pour tous les étrangers souhaitant se développer en Chine, le choix d’un partenaire est obligatoire, sous peine d’investir beaucoup d’argent et d’énergie pour rien.

Des projets complexes et parfois aléatoires

La Chine est-elle donc devenue le passage obligé pour toute stratégie d’expansion? Vu les rythmes de croissance attendus en Europe, il est clair que les entreprises de ce continent n’ont plus d’autre choix aujourd’hui que de se tourner résolument vers ce marché qui, même s’il connaît quelques tassements, n’en demeure pas moins l’un des plus dynamiques du monde. Les incursions et les projets vers la Chine demeurent compliqués et parfois aléatoires pour ceux qui ne les ont pas vraiment préparés. Mais les exemples de Danone et Galeries Lafayette démontrent à quel point il n’est plus possible de passer outre cette option géographique. Le groupe de Franck Riboud l’a bien compris en se lançant dans l’aventure de l’internationalisation de ses ventes depuis très longtemps, la part revenant au Vieux Continent étant aujourd’hui minoritaire tandis que celle des pays émergents représente plus de 50% du chiffre d’affaires consolidé ! Un pari qui tient ses promesses si l’on s’en réfère au parcours financier mais aussi boursier du groupe : l’action s’adjuge près de 13% depuis le début de l’année et près de 20% sur cinq ans, la firme démontrant ainsi sa résilience vis-à-vis des crises successives de ces dernières années. C’est d’ailleurs grâce à cette confiance des investisseurs que le groupe vient de lever 500 millions d’euros d’obligations dans de très bonnes conditions.

Carrefour veut racheter le site Rue du commerce

Le groupe de distribution veut racheter le site de commerce en ligne.

Le groupe de grande distribution français Carrefour a annoncé lundi dans un communiqué être entré en « négociations exclusives » avec la foncière Altarea Cogedim pour lui racheter le site de vente en ligne Rue du commerce. Le montant de cette opération, qui portera sur 100% du capital de Rue du Commerce, n’a pas été dévoilé.

Altarea Cogedim, qui avait acquis Rue du Commerce début 2012, a confirmé cette information dans un communiqué distinct. Selon la foncière, spécialisée dans la gestion de centres commerciaux, l’opération pourrait être finalisée « début 2016 ». La réalisation de la transaction est encore soumise « à la signature d’accords finaux après consultation des instances représentatives du personnel » de Rue du Commerce et à l’approbation des autorités de la concurrence, indique Carrefour dans son communiqué.

Fondée en 1999, Rue du Commerce rassemble près de 5 millions de visiteurs uniques par mois. Il est « un acteur de référence en France de l’e-commerce non alimentaire s’appuyant sur une marque forte, un trafic significatif et une base clients importante », estime Carrefour.

Stratégie digitale

« Cette acquisition permettrait à Carrefour d’accélérer sa stratégie omnicanal en France et de se renforcer sur l’e-commerce non alimentaire en s’appuyant sur des expertises complémentaires », est-il ajouté. Le PDG de Carrefour, Georges Plassat, avait indiqué fin juillet que le groupe pourrait se renforcer dans les domaines des nouvelles technologies et de la digitalisation. « Il nous faut entrer dans le digital avec plus de vaillance pour que ce soit complémentaire des magasins », avait déclaré M. Plassat lors de la présentation des résultats semestriels du groupe.

Altarea Cogedim estime quant à lui que « dans un contexte de concentration des acteurs du commerce et de pression concurrentielle accrue, il nous est apparu que Rue du Commerce, en tant que vendeur de produits high-tech sur le net, devait se rapprocher d’un acteur majeur de la distribution afin de répondre à la nécessité d’atteindre une taille critique ».

La foncière indique par ailleurs que Rue du Commerce a été pour le groupe « un formidable accélérateur dans la définition du concept de +commerce connecté+ ». Altarea a notamment inauguré l’an dernier Qwartz, le « premier centre commercial connecté », à Villeneuve-La-Garenne. « Aujourd’hui (…), Altarea Cogedim possède et conserve un savoir-faire unique en matière de foncière connectée, qui lui donne une longueur d’avance dans le domaine du digital », a déclaré Gilles Boissonnet, co-gérant du groupe Altarea Cogedim et président du directoire Altarea Commerce, cité dans le communiqué.